Starring (by alphabetical order) Rascal Atac, Don Charperine, Ernesto Chavez, Don Desperado, Jorge Gomez, Jean Nébavet, Manuel Ortega, Pachacutec, Pancho Villa.
Ce n’était pas la première
fois qu’il se rendait au cœur de l’empire Desperados, mais quand même,
Rascal Atac avait une bonne boule dans l’estomac, comme à chaque
fois qu’il rendait visite à son patron, Don Desperado.
L’hélicoptère survolait
la jungle depuis une bonne demi-heure maintenant lorsque, surgie de nulle
part, l’immense hacienda apparut. On pouvait clairement voir maintenant
les 4 piscines, les 2 terrains de foot, l’aéroport, le golf, et
cette villa qui n’en finissait pas d’être immense…
Deux hommes attendaient Rascal à
sa descente de l’hélicoptère: Ernesto “Big Gun” Chavez et
Jorge “Big Burn” Gomez. Pas des tendres. 1m 90, 120 kg de muscle chacun,
et de belles moustaches colombiennes barrant des visages peu avenants.
Depuis que Rascal avait découvert Tintin, il les surnommait Dupont
& Dupond (les Picaros oui! Ndlr).
Après l’avoir fouillé,
les deux gardes du corps personnel de Don Desperado escortèrent
le nouveau venu dans le saint des saints: le salon privé du Don.
Celui-ci jouait paisiblement avec un petit caniche en écoutant le
dernier tube du grand Oscar de Leon, le pape de la salsa. L’accolade que
se donnèrent les deux hommes, longue et fraternelle, dura une éternité.
-Rascalito, mon cœur s’emplit de
joie de te voir.
-Moi aussi Don. Alors? Comment
vont les affaires?
-Excellentes, excellentes… Nous
venons tout juste d’ouvrir une nouvelle raffinerie, pardon brasserie, au
Venezuela et le rendement est optimal. Et toi mon ami? Je tiens à
te féliciter pour vos superbes résultats… Cependant…
Atac ne put s’empêcher d’avoir
une vieille angoisse. Par expérience, il savait que ce n’est jamais
bon lorsque le Don prononce “cependant”.
-Cependant, je suis assez tracassé
par des petites “broutilles”. Ainsi, j’ai appris qu’un journaliste avait
réussi à se procurer nos bandes radio… C’est exact?
-Oui Don, c’est exact.
-J’ai aussi appris que la voiture
de Pacha avait été sabotée en Hongrie… Toujours exact?
-Toujours. Mais je tiens à
vous faire savoir que personne n’est au courant, même pas Pacha.
Il est persuadé que Jessie lui a tendu un piège. Elle lui
aurait fait un clin d’œil pour l’attirer et au dernier moment, elle aurait
fait un écart. Or elle n’a rien fait! En démontant la voiture,
on s’est aperçu qu’une petite bombe à retardement était
connectée au klaxon. Elle était réglée pour
exploser au troisième coup de klaxon. Un acte de sabotage délibéré…
-C’était donc ça!
Puta Madre! Saleté de Péruviens. On leur donne des voitures
à 10 millions de dollars et ces cons-là, ça leur suffit
pas, il leur faut un klaxon! Enfin… Par contre, chapeau pour le sabotage
de la voiture du Bhoutanais, c’était très beau, une belle
Cars toute cabossée. J’en ai versé une larme…
-Ben désolé Don,
mais ce n’était pas nous…
-Pas vous? Tu veux dire que tu
as sous-traité?
-Non, c’était pas nous.
Vu les “incidents” de Detroit, on a préféré s’abstenir
ce coup-ci…
-Tu est en train de me dire 1)
on a une taupe chez nous qui raconte tout à la presse, 2) quelqu’un
a saboté la voiture de Pacha, 3) quelqu’un a saboté la voiture
de Sam Hu et on ne sait pas qui c’est! Si je te dis qu’en plus la DEA (agence
antidrogue américaine) me cherche des noises et qu’un agent de police
argentin vient me voir à propos de l’affaire Ramon Diaz, je trouve
que ça commence à faire beaucoup!
-Je suis d’accord avec vous Don…
-Bon ok! Ils veulent la guerre,
ils vont l’avoir. Rascalito, tu veux que je te dise: y’a quelqu’un qui
nous veut pas du bien et à mon avis c’est un coup de ces macaronis
de merde. Mon fils Tony va mener une petite enquête discrète
avec Ernesto et Jorge. Je te tiendrais au courant. Dans l’immédiat,
vous continuez comme si de rien n’était. Vous faites du bon boulot,
je voulais que tu le saches.
-Merci Don (soupir de soulagement
intérieur très, très intense).
-Bon allez! Assez parlé
boulot… Ah non, juste une dernière petite chose.
-Oui Don? (Crispation intérieur
très, très intense).
-Il faudra que tu te passes de
Pachacutec au Brésil. J’ai besoin de lui pour une mission secrète.
Je te laisse le choix du remplaçant.
-On prend Pedro?
-Va pour Pedro. Et maintenant viens,
je vais te montrer mon dernier joujou: une Ferrari F40 customisée.
Ca devrait te plaire.
-J’peux la conduire? Hein Don?
J’peux la conduire? Allez quoi…
La joie enfantine de Rascal Atac
à l’idée d’essayer le joujou du Don était sans commune
mesure avec la tempête qui se préparait.
Formule Dé Libéré,
25 novembre
Jean Nébavet victime d’une
violente agression
Il était 18h hier soir lorsque
les passant de la rue Championnet (18ème) ont aperçu notre
respectable collègue dans une bien inconfortable posture: pendu
par les pieds à son balcon. Visiblement très choqué,
comme en attestait l’auréole humide sur son pantalon, notre confrère
n’a pas souhaité faire de déclaration. D’après la
concierge, deux individus patibulaires se seraient présentés
aux alentours de 16h30. Que voulaient-ils? Que cherchaient-ils? Nul ne
le sait, a priori même pas Nébavet puisque, dixit, “j’ai rien
compris”. Sans doute une sombre histoire en rapport avec le scandale des
HLM de Paris. En tout cas, la police mène l’enquête. (de notre
correspondant local)
NDLR : Alors que nous préparions la parution, Jean Nébavet est réapparu dans nos locaux avant de partir en congés pour nous livrer quelques précisions: 1) l’épisode est parfaitement anecdotique puisqu’il se penchait juste pour rattraper sa corde à linge, 2) il n’a pas de concierge, 3) si son visage semble légèrement tuméfié, c’est parce qu’il est tombé dans les escaliers, et enfin 4) tous ceux qui prétendent qu’il y aurait un rapport avec le dramatique concours de circonstances dont fut victime ce photographe anglo-saxon qui prétendait avoir des photos de Pacha et Pancho main dans la main dans une boîte gay n’ont rien compris du tout et feraient mieux de s’occuper de ce qui les regarde… (la rédaction intérimaire de la gazette)
Cali, Colombie.
-Don Desperado? Téléphone
de Paris, murmura le garde du corps (jamais bon de réveiller le
Don…).
-Si?
-Le klaxon est un cadeau de nos
amis italiens. Quant aux bandes, c’est un cadeau de Manuel Ortega.
-Bien… Envoyez le Père Noèl.
Je répète: envoyez le Père Noèl.
-Ok patron.
Quelque part sur une île
perdue du Pacifique sud
Pachacutec adorait siroter sa Margarita
les pieds dans l’eau. C’est un des plaisirs que confère la notoriété,
estimait-il. Mais là, il était particulièrement servi:
Helena, Paquita, Maria et une autre dont il ne se souvenait pas du prénom
étaient aux petits oignons avec lui, et Pacha passait ce que l’on
appelle des vacances de rêve. Ce fut Pancho qui le sortir de ses
rêveries:
-Tu crois qu’il t’en veux le vieux
pour dimanche?
-Naaan… Il est cool le vieux…
New York Times, 27 novembre
Une bombe explose en plein Manhattan
– La guerre des gangs est relancée
C.K., Manhattan - La nuit dernière
vers 3h du matin, une bombe incendiaire a explosé à Little
Italy. Cet acte criminel visait le restaurant Casa Italia, plus connu comme
le repaire du mafioso Don Charpelini, grande figure de la maffia new-yorkaise.
La police a ouvert une enquête mais a peu d’espoir d’aboutir. En
tout cas, voilà qui relance de sanglante manière la guerre
des gangs et une riposte est à prévoir, mais contre qui?
Quelque part sur une île
perdue du Pacifique sud
-Waah, le rascal! Y m’a fait l’exter’,
s’exclama Pacha.
-Et encore, t’as rien vu, lui répondit
Pancho. Tu vas voir c’que j’vais t’mettre dans le tunnel!
Les deux hommes furent interrompus
par la douce voix de Maria-Isabella (à moins que ce ne soit Paquita
ou Carmen ou…) leur signalant un appel.
-Vas-y Pacha, je mets sur pause.
-Okay, mais quand j’reviens j’te
fais la peau.
Pacha se rendit dans le vestibule
et se saisit du combiné tandis que Térésa (à
moins que ce ne soit Barbara) lui apportait une nouvelle Margarita.
-Pacha? C’est Rascal, ça
gaze?
-Impec’! Bonne idée ces
petites vacances, on se repose bien.
-Z’allez en avoir besoin. En tout
cas, la voiture est réparée et t’as un nouveau klaxon. Importation
suédoise.
-Tu t’fous d’ma gueule?! Un klaxon
suédois? Et pourquoi pas une voiture anglaise?
-Ordre du patron Pacha.
-Euuuuuh… Il marche bien?
-Super! 10 mélodies au choix,
2x1000 watts, dolby surround, du solide. Suédois quoi!
-Bon okay. Faut que j’te laisse,
avec Pancho on bosse sur les amortisseurs. A plus et mes amitiés
au Don!
Sunday Racing World, 4 décembre
Desperados en deuil
A Melbourne, L.H.–L’écurie
Desperados, actuel leader du championnat du monde, a eu la douleur de perdre
l’un des siens hier jeudi à Melbourne, théâtre du cinquième
grand prix de la saison ce dimanche. Manuel Ortega, c’est de lui dont il
s’agit, a été victime d’une stupide chute d’hélicoptère
alors qu’il reconnaissait le circuit en vue de la course. Il semblerait
qu’il ait glissé d’après les deux seuls témoins, messieurs
Chavez et Gomez, VIP invités par l’écurie mexicaine. Ces
deux hommes d’affaire respectables, profondément choqués,
ont juré qu’ils ne remonteraient jamais dans un hélicoptère.
Quant à Manuel Ortega, préposé au klaxon sur la voiture
du Péruvien Pachacutec, il quitte la FD sur une note tragique. Toute
la rédaction du Sunday Racing World s’associe à ses proches
et à l’écurie Desperados et compatit à leur douleur.
Quelque part sur une île
perdue du Pacifique sud
La balle prit une trajectoire surprenante:
à la fois courbe, vrillée et puissante. Une trajectoire qui
n’aurait pas déplu au lanceur des Yankees mais que Tiger Woods aurait
jugé calamiteuse. Finalement, la petite balle blanche finit sa trajectoire
dans la forêt de palmiers, loin, très loin du green. “Puta
madre de golf”, ne put s’empêcher de s’exclamer Pachacutec. “Y’en
a marre de ce jeu à la con… Y’a vraiment que des Anglais pour inventer
un sport de pédés comme ça!” De rage, il balança
son club en direction du green et repartit vers la villa. “Tu viens Maria,
j’ai besoin de me détendre…
-Okay, mais moi c’est Cynthia,
lui répondit la pulpeuse créature.
-Fais pas la gueule Pacha, tenta
d’intervenir Pancho. Mais c’était inutile, Pachacutec était
déjà très loin et tout ce qu’on pouvait entendre,
c’était “Putain d’Anglais…”
Pancho se mit à son tour
en position sous le regard amusé de Flora (à moins que ce
ne soit Béatriz). “Qu’est-ce qui te fait sourire ma douce? Mes crampons?
C’est Nick Faldo qui m’a conseillé de jouer avec des chaussures
de foot, ça donne beaucoup plus de stabilité”. Mais Pancho
compris que c’étaient plutôt les protège-tibias qui
faisaient sourire ça compagne. “Ouais, rigoles! Ca se voit que t’as
jamais joué au golf avec Pacha…”
Cela avait été deux
semaines de congé très reposantes et très profitables,
mais l’heure de partir pour l’Australie avait sonné et ce n’est
pas sans regrets que nos deux pilotes quittèrent l’île privée
de Don Desperado, et surtout le harem du Vieux.
-Je sais Pancho, je sais… C’est
dur, mais on est des professionnels, non?
-Ouais, mais il y a des jours où
je préfèrerais être autre chose…
A suivre…
De nombreuses interrogations restent
en suspens.
Qui a saboté la voiture
de M. Hu?
Comment s’appelle le caniche de
Don Desperado?
Qui sera champion du monde?
Qu’est-il advenu de l’enquêteur
argentin?
Pacha arrivera-t-il à jouer
au golf?
Que préfèrerait être
Pancho Villa?